Vos conversations professionnelles sont-elles authentiques ?
Ce que j’entends maintes et maintes fois de mes clients c’est qu’ils quittent souvent leurs rencontres professionnelles sans avoir dit ce qu’ils voulaient vraiment dire, sans obtenir les réponses dont ils avaient besoin pour avancer et sans obtenir d’engagement pour faire bouger les choses.
C’est un problème que je connais bien, non seulement parce qu’en grande partie le coaching c’est d’améliorer la façon dont nous communiquons, mais aussi parce que je l’ai vécu moi-même durant plusieurs années.
Pourquoi donc tant de gens ont du mal à tenir des conversations plus significatives ?
J’ai travaillé avec des gens de partout dans le monde et cette difficulté transcende la culture. Partout, les gens ont peur de dire ce qu’ils pensent. Ils ont peur d’avoir des conversations professionnelles authentiques. En effet, ils craignent la réaction ou l’opinion de l’autre, ils ont peur d’être rejetés ou que leurs idées ne soient pas importantes. Il est possible que la position hiérarchique de l’autre personne les intimide et ils ont peur de leur réaction.
Tout vient de la peur. Et laissez-moi vous dire que la peur est un sentiment puissant.
Mais dites-moi sincèrement… à quel point vos conversations professionnelles sont authentiques ? Combien de choses vous ne dites pas ? Comment cela vous sert-il ?
Le Co-Active Training Institute mentionne: “Un leader est responsable de son monde.”
Vous êtes responsable de votre monde, alors vous avez le pouvoir de changer le cours de vos conversations. Vous avez la capacité d’entrer dans des conversations avec authenticité et d’en sortir plus épanoui(e).
Comment y arriver ? Tout est dans la façon que vous choisissez de vous présenter.
Voici 14 façons de créer des conversations professionnelles authentiques qui font véritablement avancer les choses:
1. Prenez le contrôle de votre état d’esprit et de votre attitude lors de la conversation.
Vous avez l’impression que chaque conversation que vous avez se déroule de la même manière, alors pourquoi la prochaine serait différente ? Et bien, une chose peut définitivement être différente, c’est l’état d’esprit et l’attitude que vous adoptez.
Connectez avec votre “moi supérieur”, avec l’univers et avec vos objectifs avant d’entrer dans la conversation. Connectez avec vos valeurs.
Définissez l’intention de parler avec votre cœur et avec le plus grand respect.
Recherchez le point de connexion et évoluez à partir de là. Même si vous aimez ou respectez seulement 1% de l’autre personne, concentrez-vous sur ce 1%. Ce sur quoi vous vous concentrez se développe. C’est à ce niveau que se produit la croissance.
Ne vous présentez pas comme un tyran. Engagez-vous, ici et maintenant, à abandonner la mentalité «j’ai raison, vous avez tort». Misez sur la curiosité, en traitant l’autre personne comme naturellement créative, entière et pleine de ressources. Arrivez avec l’état d’esprit qu’elle peut peut-être contribuer à la situation d’une façon dont vous ne le pouvez.
Tout est dans l’attitude. Vous êtes responsable de l’énergie que vous apportez à la conversation. Ne soyez pas toxique et n’essayez pas de faire en sorte que quelqu’un se sente impuissant ou dans l’erreur. Allez-y avec l’intention de trouver une solution, pas de gagner.
2. Assumez votre part
Comme le dit Fred Kofman, PhD, conseiller en développement du leadership de Google et auteur du livre Conscious Business, «Notre objectif est d’explorer le raisonnement de chacun, de comprendre pourquoi nous pensons ce que nous pensons. Nous devons supposer que nous avons contribué à la situation actuelle et explorer notre rôle à cet égard. »
Oui, cela peut être difficile à admettre, et vous ne le verrez peut-être pas tout de suite, mais vous avez contribué d’une manière ou d’une autre à la situation. Plus tôt vous serez prêt à y faire face et à l’accepter, plus tôt vous pourrez voir la situation autrement et de nouvelles solutions pourront émerger.
Il ne s’agit pas de se jeter le blâme. Il s’agit de se responsabiliser. Le blâme vit dans le passé. La responsabilité s’efforce d’aller de l’avant.
3. Identifiez votre BATNA.
«Qu’est-ce que je ressens à ce sujet ? Qu’est-ce qui est important pour moi ? Dans un monde parfait, à quoi ressemblerait le résultat idéal ? Qu’est-ce que je suis prêt à sacrifier ? »
C’est votre BATNA, ou la meilleure alternative à un accord de négociation.
Identifiez votre meilleure alternative avant d’entrer dans la conversation. En connaissant votre BATNA à l’avance, ce que vous serez en mesure d’accepter ou non deviendra très clair.
Lorsque nous quittons une conversation avec le sentiment que rien n’a été accompli ou que nous avons fait des compromis sur quelque chose que nous n’aurions pas dû, c’est généralement parce que nous manquions de clarté ou de certitude.
Lorsque vous êtes confiant de votre BATNA, vous savez où rester ferme et où être flexible.
4. Explorez l’autre côté; soyez curieux !
Écoutez vraiment. Résumez ce qui a été dit. Reconnaissez leurs préoccupations. Confirmez-les et validez-les. Faites preuve d’empathie et dites que c’est important pour vous.
Parlez toujours avec votre cœur. «Je vous entends… je vous respecte… vos demandes sont raisonnables… voici ce qui se passe et ce qui est possible en ce moment…»
Surtout, restez curieux. Quand quelqu’un parle, supposez que vous n’avez aucune idée de ce qu’il est sur le point de dire (au lieu de supposer que vous savez exactement ce qu’il va dire, ce que beaucoup font par habitude) et écoutez vraiment.
5. Pratiquez «l’écoute de niveau 3».
Écouter ne se résume pas à entendre des mots. Il s’agit de créer une connexion.
L’écoute de niveau 1 est extrêmement courante. C’est entendre les paroles de l’autre personne, mais nous concentrer principalement sur nos propres opinions, jugements, ce que nous dirons ensuite, etc.
Au niveau 2, nous nous concentrons davantage sur l’autre personne, en écoutant non seulement ses mots, mais aussi en remarquant son langage corporel, le ton de sa voix, son énergie, la direction de son regard, l’ensemble.
Au niveau 3, nous sommes toujours ouverts à tous les signaux d’écoute de niveau 2, mais nous ajoutons maintenant notre intuition. Nous miroitons ce que nous voyons, entendons et ressentons. Le tout sans jugement ni attente de résultat – purement par curiosité. Cela peut ressembler à ceci: «J’entends vos préoccupations et je vois d’où ça provient. J’ai l’impression que vous vous retenez de dire quelque chose. Qu’est-ce qui se passe vraiment ?”
C’est une compétence vraiment puissante qui aide les gens à s’ouvrir et à être eux-mêmes. Même s’ils ne sont pas prêts à s’ouvrir, cette attitude les aide à se sentir compris et entendus et c’est là qu’une véritable connexion se forme et que la conversation peut progresser.
6. Posez les bonnes questions et approfondissez.
Imaginez-vous comme un archéologue conversationnel. Vous voulez découvrir ce qui se passe en dessous, mais pour ce faire, vous devez commencer doucement à nettoyer ce qui se trouve à la surface. Pour ce faire, posez des questions ouvertes qui font vraiment réfléchir les gens.
Vous pourriez demander «Qu’est-ce qui est le plus important pour vous ? Que pensez-vous de ceci ? Si vous pouviez avoir un rôle à jouer, quel serait-il ? »
Posez des questions pour amener la personne à réfléchir à ce qui se passe et à ce qu’elle veut créer, et non pour répéter des histoires qu’elle peut raconter à n’importe qui. Des choses étonnantes peuvent en ressortir.
7. Faites votre part et initiez l’authenticité.
Que l’autre personne soit authentique ou non, assumez la responsabilité d’être vous-même authentique. Il est commun d’avoir tendance à nous mettre au même niveau que l’autre personne quand nous interagissons. Au lieu d’être celui qui s’adapte, profitez de ce phénomène en donnant un ton authentique à la discussion. Cela vous garde à votre plus haut niveau et donne à l’autre personne la possibilité de s’élever à votre niveau. C’est à l’autre de décider s’il accepte ou non cette ouverture.
S’engager dans l’authenticité apporte un bon karma car vous traitez les gens comme vous aimeriez être traité. Il n’est pas facile d’être authentique, mais quel est le coût de ne pas l’être ? Si nous ne partageons pas notre vérité, nous restons au même endroit. Ne choisissez pas cette option.
Que ce soit la personne ou le problème qui est important pour vous, faites votre part en l’adressant.
N’oubliez pas, les leaders ont des opinions. Affirmez vos propos avec énergie et ne les laissez pas se faire étouffer. Oui, dans un conseil précédent, je vous ai encouragé à reconnaître et à accepter le point de vue de l’autre personne. Mais l’acceptation n’est pas l’acquiescement ! C’est respecter la diversité des points de vue et des expériences, et être ouvert à d’autres points de vue. Cela ne signifie pas compromettre vos valeurs.
Vous pouvez influencer l’énergie d’une conversation. Choisissez d’être un leader dans la conversation plutôt qu’une victime.
8. Soyez conscient des mots que vous dites (et ne dites pas).
Parlez de votre point de vue en utilisant des phrases ouvertes. Par exemple, essayez «La façon dont je le vois… Je sens que…» et ainsi de suite au lieu de «Nous devrions faire ceci… C’est de cette façon…» Vous voulez co-créer, pas dicter.
Évitez d’attaquer, de blâmer ou de prendre un ton supérieur. Traitez les autres comme des co-créateurs égaux et croyez qu’ils peuvent vraiment l’être.
Évitez les phrases telles que «Vous avez fait cela» ou «Vous devriez…». Ces phrases sont chargées de jugement – intentionnel ou non – et ont tendance à mettre les gens sur la défensive.
À la place, essayez des phrases telles que «J’aimerais…», «Cela aiderait si…» ou «Je pense que nous profiterions tous les deux de…»
N’agissez pas de façon punitive en vous retirant si vous n’obtenez pas ce que vous voulez. N’oubliez pas qu’il s’agit de résoudre le problème dans l’intérêt de tous. Restez ouvert. Continuez “Qu’est-ce qu’on peut faire d’autre ?” Soyez confortable avec l’inconfortable. C’est peut être inconfortable de parler avec authenticité, mais il vaut mieux être mal à l’aise que de rester en colère et chargé de ressentiments, ce qui peut affecter d’autres domaines de votre vie. Comme le dit Brene Brown, professeur, conférencier, auteur et animateur de podcast américain: «Préférez l’inconfort au ressentiment»
9. Dévoilez votre colonne de gauche.
C’est quoi la colonne de gauche ? Le LHC (left-hand column) ou colonne de gauche, fait référence à tout ce qui se passe dans votre tête durant une conversation et que vous choisissez de NE PAS partager.
Nous retenons notre LHC soit parce que c’est toxique, («Cette personne est-elle folle? Est-ce qu’il a fumé quelque chose ?»), soit parce que c’est inconfortable (exprimer de la gratitude ou de l’admiration). Le plus souvent c’est que vous ne vous sentez pas à l’aise de partager votre pensée par peur («Que vont penser les gens ? Et si je blesse quelqu’un ?»).
Essayez ceci:
- Prenez une feuille de papier et tracez une ligne au milieu.
- Dans la colonne de droite, écrivez une conversation que vous avez eue récemment avec quelqu’un.
- Dans la colonne de gauche, écrivez ce que vous vouliez dire à chaque étape de la conversation, mais que vous n’avez pas dit, ou ce que vous pensiez ou ressentiez pendant la conversation, mais que vous n’avez pas partagé.
Lorsque nous faisons cet exercice, la colonne de gauche est souvent beaucoup plus longue que celle de droite. Dans une conversation authentique, cependant, elle diminuerait considérablement.
Si cette colonne de gauche est très longue, il y a de fortes chances que ce soit de même pour l’autre personne. De manière professionnelle, commencez à dévoiler la vôtre et il y a de fortes chances que l’autre personne soit également plus honnête. À partir de là, les possibilités sont beaucoup plus grandes.
Lorsque vous vous rendez à une réunion, soyez conscient de ce qui pourrait figurer sur votre colonne de gauche et essayez de le mettre de l’avant le plus possible. Comment ce partage aurait-il un impact sur la conversation, votre relation ou vos sentiments dans la conversation ? Quel est l’impact de ne pas le partager ?
Il y a des faits, des sentiments, des attentes et des hypothèses qui nous habitent dont l’autre personne n’est peut-être pas consciente et qui peuvent contribuer à une meilleure conversation.
Reconnaissez cette colonne de gauche. Faites-lui de la place, que ce soit dans une conversation en tête-à-tête, avec votre équipe ou même votre famille.
Bien sûr, certaines choses devraient rester dans cette colonne. Je n’ai jamais demandé à quelqu’un, au milieu de la conversation: “Fumez-vous quelque chose ?” … et je pense que je vais continuer comme ça ;)
10. Choisissez comment vous répondrez.
Si vous êtes provoqué, remarquez quel a été le déclencheur. C’est une indication de ce dont vous devez guérir et pas nécessairement lié au moment présent. C’est à ce moment qu’il faut répondre réceptivement versus réagir impulsivement. Lorsque nous ne sommes pas pleinement conscients de ces déclencheurs et de leur source, nous sommes plus susceptibles de réagir impulsivement en cas de problème. Lorsque nous en avons conscience, nous sommes en mesure d’interagir de manière réceptive, plutôt que de manière réactive.
Soyez attentif à ce qui vous ferme et à ce qui vous ouvre. De cette façon, vous pourrez définir à l’avance vos intentions dans votre façon de répondre.
11. Alignez-vous sur un objectif commun.
«Nos valeurs sont-elles alignées ? Avons-nous un objectif commun ? Existe-t-il un accord mutuellement avantageux ? »
Avoir un objectif commun nous donne un but concret vers quoi travailler ensemble, de façon continue. Cela peut aussi éloigner les conversations de style “champ de bataille” et faciliter le style “tous ensemble” qui permet la co-création.
Continuez à focaliser sur cet objectif commun et évoluez à partir de là.
12. Voyez comment les autres se sentent pendant la conversation.
Il est important de reconnaître les sentiments des autres. Cela vous aide à avoir des conversations plus authentiques et l’autre personne sent qu’elle fait partie intégrante de cette interaction.
Posez des questions comme: «Que pensez-vous de ce que j’ai dit ? À quoi pensez-vous quand je dis ça ? Comment voyez-vous les choses ? Ai-je répondu à vos préoccupations ? »
13. Sachez où se termine votre responsabilité et où commence celle de quelqu’un d’autre.
Il y a beaucoup de choses que nous pouvons contrôler et beaucoup de responsabilités que nous pouvons assumer de manière progressive. Cependant, il est important de reconnaître la limite où se termine votre responsabilité et où commence celle de quelqu’un d’autre. De cette façon, vous pensez à vous, mais aussi à respecter le champ d’autorité personnel d’une autre personne, indépendamment de ce qu’elle choisit d’en faire.
Par exemple, si quelqu’un est déterminé à obtenir un livrable de votre part, mais que la date choisie compromettrait un projet plus prioritaire, vous pouriez répondre: «Si je ne termine pas ce projet prioritaire à temps, qu’est-ce que je vais dire à l’équipe durant la rencontre ? Je n’aurai rien à présenter et notre horaire sera compromis. »
Mettez-vous à leur place et comprenez leur inquiétude (rappelez-vous, l’acceptation et la reconnaissance ne sont pas un acquiescement). Rappelez-leur les priorités de l’organisation dans son ensemble et dans quoi vous devez mettre vos efforts et vos priorités pour s’aligner avec celles-ci.
En ce qui concerne le livrable qui devra être repoussé, soyez compatissant et encouragez cette personne à avoir une conversation authentique avec son équipe sur les raisons pour lesquelles la date limite ne peut pas être respectée et sur ce qui est possible de faire à la place.
Pour plusieurs d’entre nous, respecter des limites clairement établies peut susciter un sentiment de culpabilité. C’est un point qui nécessite votre exploration intérieure et non votre capitulation extérieure. Lorsque vous prenez des décisions qui correspondent aux priorités organisationnelles, à vos valeurs personnelles, à un objectif commun, etc., une personne peut être déçue sur le moment, mais ce sentiment lui appartient.
En fin de compte, vous n’avez pas laissé tomber cette personne, vous avez fait le contraire. Vous avez accepté l’inconfort nécessaire pour avancer dans la bonne direction. C’est ça le leadership.
14. Ne quittez pas la conversation sans pouvoir aller de l’avant.
Essayez de ne pas laisser une conversation se terminer tant que:
- Vous avez pleinement exprimé vos pensées;
- Vous avez acquis la clarté nécessaire sur une situation;
- Vos questions ont été répondues ou des engagements (avec une date fixe) ont été pris pour assurer le suivi;
- Les prochaines étapes ont été déterminées.
Ne quittez jamais une conversation sans avoir l’impression qu’elle a avancé d’une manière ou d’une autre. S’il y a une contrainte de temps, définissez une date et une heure fermes pour reprendre la conversation.
Lorsque vous n’êtes pas authentique, les gens le ressentent, instinctivement. Et cela se retourne contre vous. Lorsque vous êtes vous-même, vous brillez. Vous êtes plus heureux et plus libre. Vous êtes également plus productif, probablement parce que c’est épuisant de prétendre être quelqu’un que vous n’êtes pas. Lorsque vous choisissez l’inconfort plutôt que de laisser les choses empirer, vous travaillez activement à être un leader. Lorsque vous faites tomber les barrières, les LHC, une énergie s’installe. Les gens autour de vous se sentent plus à l’aise et inspirés à faire de même.
Imaginez ce qu’une entreprise remplie d’employés authentiques, engagés et qui communiquent ouvertement peut réaliser!
L’authenticité apporte toujours plus d’authenticité et peut changer n’importe quelle situation ou conversation. Donnez ce ton.
Si vous avez besoin de coaching pour avoir de meilleures conversations au travail ou dans votre vie personnelle et pour vous aider à avancer, connectez avec moi.